Clément Parmentier

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Comment l’agence d’intérim vous a informé de la mission ? Quelles informations ont été délivrées pour cette mission ?

Une heure après, l’agence d’intérim m’appelle en me demandant si c’était possible de bosser dès demain dans une entreprise fabriquant des fromages, en tant que manutentionnaire. J’ai tout de suite accepté, tant que ça me fait du boulot pour gagner un peu. Elle m’a demandé si ça ne me dérangeait pas de travailler avec une forte odeur de fromage. J’ai dit qu’il n’y avait pas de soucis. Elle m’a expliqué qu’elle m’enverrait un sms avec les informations dessus.

Dix minutes plus tard, je recevais mes informations :

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****, suite à notre conversation téléphonique nous vous confirmons votre prise de poste demain à 12h30 – 19h50 fromagerie **** lieu-dit ****. En arrivant vous demanderez ****. Merci de votre présence. Cordialement **** de l’agence ****

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Comment s’est passé le premier jour dès l’arrivée dans l’entreprise utilisatrice ? (Avec qui ? Qu’est-ce que l’on vous a dit sur le travail à faire ?)

Le lendemain je me suis présenté au travail comme indiqué. J’étais en avance de 10 minutes, à l’accueil on m’a dit d’attendre dans un couloir plus loin, là où les gens passent pour aller bosser quand ils arrivent du parking. J’ai attendu 30 minutes avant que quelqu’un me prenne en charge. Il m’a présenté le vestiaire, il a cherché des habits à ma taille car on devait tous mettre une salopette, des bottes, une veste. Il a trouvé des bottes au hasard qui trainaient par-là, en ne sachant pas à qui c’était. Il a trouvé des habits propres mais pas à ma taille, c’était trop grand. Donc je n’ai rien dit, c’était mon premier jour. J’ai acquiescé. J’ai demandé s’il y avait besoin d’une veste polaire ou pas selon s’il faisait froid ou non. Il m’a dit que non, ce n’était pas nécessaire car je vais avoir chaud avec le travail à faire. J’ai acquiescé et je l’ai suivi dans la prochaine pièce. C’était une pièce juste à côté avec des crochets pour enfiler et pendre les bottes. Il y avait des noms au mur pour indiquer l’appartenance des bottes. Un porte botte. Et il y avait une dizaine de pairs de botte trainant par terre, sans identité. Il m’a dit de prendre une charlotte dans le distributeur à ma droite, au-dessus de l’étendue de botte sans nom.  Puis il m’a donné un masque anticontamination faisant foi de cache barbe. Je me suis équipé. Puis passage au lave botte, lavage des mains puis désinfectant.

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Passé la porte battante, une porte sécurisée avec ouverture sous condition d’avoir un badge. Mais je n’en avais pas. C’est le mec qui m’a accueilli qui m’a fait passer. On a marché 1 minute dans les couloirs de l’entreprise pour me montrer où aller : une cave à fromage. Il m’a présenté à mon collègue, intérimaire depuis plusieurs mois. Il m’a dit de l’écouter pour ce que j’avais à faire. Il devait m’informer et me former à ce poste. J’ai suivi le rythme.

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La suite de la mission, comment s’est-elle déroulée ?

Plusieurs jours sont passés comme ça où je croisais mon binôme de l’après midi dans les vestiaires, où nous allions ensemble procéder aux mesures d’hygiène avant de faire nos palettes de fromage. Une semaine où je n’ai pas eu de carte pour accéder à l’entreprise, où mon collègue devait badger pour m’ouvrir. Une semaine où la comptabilité des horaires, puisque nous faisions des heures supplémentaires, n’a pas été considéré comme heures supplémentaires, au même niveau que l’intérimaire déjà présent depuis plusieurs mois. Ça me fait penser, il avait un crochet pour lui, pour mettre ses bottes, à son nom. Il m’a formé, conseillé sur la manipulation des fromages, les matières à utiliser pour tel ou tel fromage, le suivi à écrire à la fin de la journée etc. J’ai appris et intégré les mesures en 2 semaines. Le mécanisme était rodé. Deux semaines où j’ai appris à le connaître parce que 7h de travail où l’on est côte à côte, devant des fromages, le vide est moins vide partagé à deux. Il m’expliquait avoir de la chance, il en a vu défilé des intérimaires, entre le gars-là qui sortait de la taule ou le gars-là à côté de ses pompes.

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La fin de mission, comment elle s’est passée ? (Qu’est-ce que vous avez dit et à qui ?)

A la fin de la mission, donc j’ai passé un mois dedans, je devais arrêter pour avoir du temps en dehors de ce job temporaire, ça ne me permettait plus d’effectuer ce que je voulais faire. Et il faut dire, c’est un travail qui n’est pas de tout repos, s’il y a un turnover important ce n’est pas pour rien. Le travail est très physique il demande une bonne condition et supporter les difficultés physiques. Au-delà du fait que je n’étais pas formé à manipuler des outils pour transporter et lever les palettes, ce qui est pas mal dangereux, porter les fromages c’est… ouais très physique. J’avais mal pendant et après la journée de boulot, j’ai découvert des muscles sur mon corps qui n’existaient pas ! Et le week-end je ne pouvais même pas bricoler ni même faire du sport en dehors de cette mission, j’étais cassé. On dit faire du sport pour être en forme, mais il faut arrêter de faire culpabiliser les personnes pour ça. J’ai un travail qui demande des efforts physiques au point de ne pas avoir les moyens physiques pour pratiquer une activité à côté… Donc j’ai prévenu l’agence avant d’en parler à l’entreprise que ce n’était pas possible de continuer pour ces raisons. J’ai préféré faire comme ça pour arranger l’agence afin qu’elle puisse retrouver un gars pour me remplacer avant que l’entreprise s’en charge pour donner une bonne image vis-à-vis d’une employabilité plus assurée par la suite si besoin. Enfin je l’espère.

 

Questions alternatives

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Quand avez-vous signé le ou les contrats de travail ?

A la fin de ma mission. Quatre contrats pour quatre semaines.

Pensez-vous avoir été suffisamment payé pour vos efforts ? Pourquoi ?

Non. C’est un boulot qui demande d’être payé au moins 1700 euros net pour la santé dégradée que l’on se prend en fin de journée.

Est-ce normal qu’un intérimaire soit plus payé qu’un travailleur en CDI ?

Oui. On a des jobs pas évidents du tout, les CDI sont à des postes souvent moins difficiles. Ils peuvent négocier. Et ils laissent aux temporaires la merde.